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Farid Boulad, nouveau président de la Commission scientifique d’Enfants Cancers Santé : « ECS est une association qui fait du bien »

Le professeur Farid Boulad est le nouveau président de la Commission scientifique d’Enfants Cancers Santé. Quel est son rôle au sein de la fédération ?

Le professeur Boulad grandit au Liban mais effectue ses études de médecine à l’Université libre de Bruxelles.

Après l’obtention de son diplôme, il part aux États-Unis où il se spécialise en pédiatrie ainsi qu’en hématologie et oncologie pédiatrique. Il rejoint l’équipe de greffe de moelle osseuse du département d’hématologie et d’oncologie pédiatrique du Memorial Sloan-Kettering Cancer Center où il travaillera pendant 35 ans. Au fil des années, il contribuera au traitement de 1500 enfants par greffe de moelle. « Je suis tombé amoureux de la science et du rapport avec les patients et les familles. J’ai accompagné mes patients pendant des mois voire des années. J’ai tissé avec eux une relation forte. C’est un peu comme si je faisais maintenant partie de leur famille. »

Farid Boulad prend sa retraite en août 2022 et s’installe en France. « Il y a plusieurs mois, j’ai rencontré André Khayat, l’ancien président de la Commission scientifique d’Enfants Cancers Santé, qui m’a dit : “Tu serais bien chez ECS. Ça te dirait de venir travailler avec moi ?” Je n’ai pas donné suite sur le moment mais, après le décès d’André, son épouse m’a appelé et m’a demandé si j’acceptais de prendre la relève. Patrick Martin, Bernard Roy et Didier Villet* m’ont également parlé de l’organisation dont le but est très noble. C’est une association qui fait du bien. Donner, c’est important pour moi, pour ma famille, alors, je n’ai pas pu refuser. En novembre, j’ai accepté de prendre le poste de président de la Commission scientifique d’Enfants Cancers Santé. »

Financement des projets de recherche dans le cadre de l’appel à projets de la SFCE

Le professeur Boulad intervient à plusieurs niveaux. D’abord, l’appel à projets. Chaque année, au mois de mai, la Société française de lutte contre les cancers et les leucémies de l’enfant et de l’adolescent (SFCE) lance un appel à projets. Son conseil scientifique, dont fait partie Farid Boulad, sélectionne les projets de recherche les plus efficients à financer. Le coût est partagé entre plusieurs associations. « Enfants Cancers Santé entretient une relation étroite avec la SFCE. Vingt-deux projets ont été soumis en 2023. Ces projets ont été discutés et votés avec le Conseil scientifique de la SFCE au cours de la première semaine de décembre. Mon avantage : je suis spécialisé en hémato-onco-pédiatrie, j’ai fait de la recherche fondamentale et clinique. J’ai donc une large compréhension des projets. Je m’assure qu’ils soient réalisables et que la méthodologie soit bien présentée. Il y a des projets que je voulais absolument que l’on finance parce que je les jugeais importants. » Enfants Cancers Santé en financera dix, seule ou en association avec un autre partenaire, pour un montant total de 690 000 €. L’appel à projets représente 50 % du financement d’ECS à l’année.

Financement des projets de recherche hors appel à projets de la SFCE

En dehors de l’appel à projets, entre décembre et novembre, des chercheurs contactent ECS directement pour lui demander de financer leur projet de recherche. « Depuis ma prise de fonction, j’en ai reçu deux : un du CHU de Caen, un de celui de Toulouse. Les deux ont été acceptés et seront financés. » ECS finance également du matériel pour les centres de recherche.

Suivi du programme Share4kids

Farid Boulad assure également le suivi du projet Share4kids initié par André Khayat. « Les cellules cancéreuses peuvent être identifiées par plusieurs éléments : l’ADN (génome) ; l’ARN (transcriptome) ; les protéines (protéinome) et le métabolisme biochimique de la cellule (métabolome). Le projet Share4kids a pour objectif de caractériser la signature moléculaire des cancers pédiatriques. De manière schématique, c’est comme si l’on prenait une cellule, qu’on l’ouvrait, qu’on en extrayait l’ADN et qu’on regardait ce qui ne fonctionne pas, sachant que les cellules tumorales ne sont pas toutes identiques au sein d’une tumeur et qu’elles n’ont pas les mêmes profils de résistance aux traitements. Marie Castets, chercheuse à l’Inserm à Lyon, a conçu un entrepôt réunissant les données du génome, du transcriptome, du protéinome et du métabolome de tous les cancers sur lesquels tous les chercheurs français ont travaillé. Au total, ce sont près de 200 tumeurs pédiatriques différentes qui sont analysées. Ce programme est ouvert à l’ensemble des scientifiques de l’Hexagone. C’est un travail colossal d’une importance capitale pour toute la recherche française en cancérologie. »

Interventions dans les lycées

« Notre rôle à nous qui travaillons dans le domaine de la cancérologie est de participer à l’éducation des plus jeunes en intervenant dans les classes. En France, le cancer a un côté tabou d’où l’importance d’aller dans les écoles pour expliquer ce qu’est cette maladie et comment on peut la prévenir. Nous privilégions les rencontres avec les premières et les terminales spécialités scientifiques pour les sensibiliser mais aussi pour les inciter à embrasser des carrières dans le secteur de la santé. Quand je parle à une jeune personne de mon activité, il y a une lueur qui s’allume dans son regard. C’est un très beau moment. »

* respectivement président, trésorier et secrétaire d’Enfants Cancers Santé

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