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Martine Cordier-Bussat

Chercheur INSERM, rattachée à l’équipe de Marie Castets au Centre de Recherche en cancérologie de Lyon

Martine CORDIER BUSSAT
Docteur Martine Cordier-Bussat
Bastien 2023 1
Docteur Adrien Bertrand

Le Projet « Ciblage métabolique des cancers de l’enfant par les mitosélectines : caractérisation de leur impact sur les états cellulaires dans le cadre des rhabdomyosarcomes »

Les mitosélectines, nouvel espoir thérapeutique pour le cancer des enfants ?

« Environ 30% des enfants ne guérissent pas encore des rhabdomyosarcomes (RMS), et malheureusement des séquelles sont constatées, chez nombre d’entre eux, suite aux traitements. Malgré les progrès de la science, il n’y a pas d’amélioration pour les soigner « plus et mieux » : pourquoi est-ce compliqué ? 

Nous savons que chez l’adulte, les mécanismes cancéreux proviennent d’une accumulation de mutations héréditaires ou induites par le vieillissement, les habitudes de vie (nutrition, consommation de produits toxiques comme l’alcool ou la cigarette) ou par l’environnement (exposition à des produits chimiques). Il faut considérer que l’enfant, lui aussi, est exposé à des agents extérieurs, mais que les autres facteurs cités précédemment ne peuvent généralement pas s’appliquer. Les causes et les mécanismes responsables des cancers de l’enfant ne sont pas les mêmes que celles des cancers de l’adulte. Il nous faut donc adapter les traitements existants et trouver de nouvelles molécules, afin de proposer des traitements plus efficaces qui limitent les effets secondaires et les séquelles. 

Dans ce contexte, nous avons découvert les mitosélectines dont nous souhaitons évaluer le potentiel pour qu’elles deviennent un nouveau médicament anti-cancéreux. Mais la difficulté lorsque nous souhaitons traiter une tumeur, c’est l’hétérogénéité des cellules qui la compose, dont les caractéristiques diffèrent d’un enfant à un autre, apportant un degré de complexité supplémentaire. Par ailleurs, au sein d’une même tumeur, une molécule peut tuer une partie des cellules uniquement, mais pas les autres qui vont proliférer. Avec les mitosélectines, nos expériences montrent que nous bloquons l’évolution de tumeurs de rhabdomyosarcomes reproduites dans des modèles animaux ou en culture. Mais quelles sont les cellules tuées et celles qui résistent, et par quel traitement peut-on éliminer ces dernières ? 

C’est l‘enjeu des 103 000 € financés par Enfants Cancers Santé. Ce soutien va permettre d’identifier les cellules qui sont tuées par les mitosélectines et de déterminer comment éliminer celles qui ne le sont pas par une combinaison de traitements. Une partie de la dotation servira à financer le poste d’Adrien Bertrand, un jeune post-doctorant efficace et opérationnel rapidement. L’autre partie financera les expériences qui seront réalisées pour connaître les effets des mitosélectines sur chaque cellule. Il s’agit donc d’un financement crucial pour nous, sans lequel nous ne pourrions pas fonctionner. Nous avons initié ce projet avec le Dr Marc Billaud en 2016 et nous le poursuivons actuellement grâce à l’expertise scientifique et technique de l’équipe du Dr Marie Castets. Grâce au travail que nous allons réaliser dans le cadre de cette étude, nous aimerions apporter des preuves de concept de l’efficacité de ces mitosélectines pour qu’elles deviennent des médicaments dans les cancers pédiatriques. »

 

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